La langue française comme vecteur d’accueil et d’intégration des ressortissants ukrainiens

08 juillet 2022

Près de quatre mois après le début de l'offensive russe en Ukraine, de nombreux réfugiés ukrainiens se sont retrouvés en Alsace. Mais la première difficulté quand on s'installe dans un nouveau pays, c'est la langue. Certains réfugiés ukrainiens n'ont pas encore réussi à dépasser cette barrière et se retrouvent bloqués dans leurs démarches de la vie quotidienne.

Pour les aider et à s'adapter, le Centre Socioculturel du Pays de Thann a mis en place des cours de langue française exclusivement à destination de ce public. Deux cours de 2 heures sont organisés par semaine pour ces réfugiés.

A ce jour, ils sont 23 apprenants à fréquenter ces cours, jeunes, adultes et seniors âgés de 10 à 60 ans. Ils venaient de Marioupol, Tcherniguiv, Kharkiv, etc et sont maintenant hébergés sur les communes de Roderen, Bourbach-Le-Haut, Bourbach-le-Bas, Aspach Michelbach, Cernay et Thann.

Entre cours théorique et surtout cours de pratique, le contenu des ateliers s’inspire d’événements concrets, au plus près de la vie quotidienne. L’objectif étant de faciliter l’intégration de chacune et chacun, en leur permettant de comprendre le monde qui les entoure et aussi de se faire comprendre. La pratique est au cœur de l'apprentissage, et la leçon commence toujours par une mise en situation. Si la prononciation sur certains mots est encore un peu hésitante, force est de constater que la volonté d’apprendre est partagée par le groupe, et la progression est au rendez-vous.

Se changer les idées et ne pas « ressasser » du noir.

Mais au-delà de l'apprentissage d'une nouvelle langue, ces cours apportent autre chose aux réfugiés, dans ce contexte particulier de fuite d'une guerre. Le cadre « scolaire » de ces ateliers procure tout de même un sentiment de sécurité, pour eux qui ont connu bombardement et insécurité. Ces ateliers sont aussi, pour la plupart d’entre eux, leur unique sortie de la journée. Participer à ces ateliers, c’est donc aussi sortir de leur quotidien, se changer un peu les idées pour ne pas « ressasser » du noir du matin au soir. Véritable lieu de vie social, le Centre Socioculturel joue pleinement son rôle de facilitateur et d’espace ressource pour permettre à ces nouveaux habitants du territoire de trouver une place dans la société française. Grâce à cet accompagnement, depuis le début de ces cours, plusieurs adultes ont déjà trouvé du travail, citons, Nadeyi, Antolin ou en bien encore Sergei !

L’engagement de bénévoles est une richesse à relever. En effet, c’est grâce à l’énergie une équipe désormais élargie que ces actions ont pu se mettre en œuvre dans un temps très rapide. Les relais avec les associations locales, comme les Restos du cœur, et avec les mairies de village, premiers interlocuteurs de ces familles, sont également à souligner. Au cœur de nos territoires c’est une combinaison de petites initiatives, d’engagements d’habitants, d’élus et d’aides multiples qui contribuent à l’accueil de familles, bousculées par un destin qu’elles n’ont pas choisi. Accompagner ces publics, les aider à trouver des solutions, en commençant par la langue, telle est l’enjeu de ces actions, d’autant que cela risque de durer. Si vous disposerez de temps et de compétences pour appuyer l’équipe de formateurs, vous pouvez prendre contact avec le Centre Socioculturel

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